Noces d'or fêtées sur fond d'Europe
Dimanche a eu lieu la journée officielle qui a commencé par un dépôt de gerbe au monument aux Morts, suivi d'une aubade des Galvachers du Morvan et d'une réception donnée à la mairie avec les traditionnels discours et échanges de cadeaux, avant de s'achever par un chaleureux et convivial déjeuner à la salle Louise-Michel.
Dans la salle du Conseil, Marie-Hélène Tisserand, présidente de l'amicale de jumelage de Château-Chinon a rappelé les termes du protocole d'amitié signé le 12 août 1962 par les deux maires, Italo Petrucci et François Mitterrand, qui proposait des échanges d'ordres culturel, touristique, social et économique, intéressant les deux populations (*).
Tous les orateurs cortonais ou château-chinonais qui se sont succédé ont, avec émotion, évoqué les acteurs de ce jumelage. Ils ont mis en avant la sincérité des échanges et des liens d'amitié qui perdurent depuis 1962, la chaleur de l'accueil dans chacune des villes, les moments de bonheur inoubliables lors des rencontres…
« 50 ans ont créé de vraies amitiés sincères et solides si l'on en juge par la joie non feinte ; aux embrassades de l'arrivée répondent les larmes du départ », a dit René-Pierre Signé, sénateur-honoraire. « J'ai toujours su que rire et chanter était ce qui contente le plus et ce qui coûte le moins. La chaleur de cette amitié enferme quelque chose d'intérieur et d'intime, qui nous lie dans une totale plénitude ». Et Henri Malcoiffe, maire, d'ajouter : « Aujourd'hui est un événement exceptionnel, c'est l'occasion de renouveler nos v'ux comme le fait un couple à l'occasion de ses noces d'or… ». Lorsqu'il est venu à Château-Chinon en 2004, Andréa Vignini venait d'être élu maire de Cortona. Il effectuait alors sa première grande représentation officielle. « J'ai été surpris par la sincérité de l'amitié entre les habitants deux villes… » a précisé Andréa Vignini, dimanche dernier. « Je vais rendre bientôt mon mandat de maire, mais je reviendrai à Château-Chinon ».
De l'avis d'Enzo Magini, président de l'amicale (côté italien), « ce jumelage montre qu'il existe une Europe de la fraternité plus sincère que l'Europe du capitalisme, nous en sommes un petit exemple. Nous représentons l'Europe des peuples, l'Europe de la fraternité… ».
« Il n'y a pasd'autre étranger
que soi-même… »
Pour Henri Malcoiffe, ces liens de fraternité ont aussi une démarche pédagogique, celle de montrer qu'au-delà des frontières et des différences, l'étranger nous ressemble : « Il n'y a pas d'autre étranger que soi-même… ». Andréa Vignini, qui a rappelé que le jumelage avait été créé à une période où les peuples dessinaient la paix, a ajouté : « Aujourd'hui on peut regretter que soient faits quelques pas en arrière sur le plan de la fraternité… Il nous faut construire l'Europe des hommes, des hommes qui se resserrent pour une Europe meilleure ».
(*) Marie Hélène Tisserand a souligné que cette rencontre ne serait pas la dernière, et qu'elle avait pu avoir lieu grâce aux soutiens financiers de la municipalité de Château-Chinon, du Conseil général et du Conseil régional.